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Marguerite Lersteau

MARGUERITE LERSTEAU

Nyckelharpa 4 rangées clavier Billy // Luthier- archetier: Jean Claude Condi

P1020468Le ou la nyckelharpa (pas de genre en langue suédoise) est un instrument acoustique suédois en bois, de la famille des vièles à archet et cousin de la vielle à roue. De « nyckel » clé et « harpa » harpe en suédois, son nom se traduit communément par vièle ou violon à touches – ou à clés. En anglais keyfiddle, en allemand schlüsselfidel, en espagnol viola de teclas

C’est un instrument à cordes frottées par un archet court, et où les notes sont obtenues grâce à un système de claviers comportant des touches – les clés. Sur ces touches sont insérées des pièces de bois appelées sautereaux qui, sous l’action des doigts appuyant les touches, viennent se poser contre une des cordes (ou plusieurs selon les modèles). Les sautereaux raccourcissent ainsi la longueur vibrante de la corde et permettent de produire une nouvelle note. Ce faisant, à la différence des doigts qui pressent directement les cordes avec la pulpe sur un violon et qui donc en étouffent l’amont, on obtient ici une vibration de la totalité de la corde et une résonance existe en amont du sautereau.

Il n’est pas si évident de dater et situer l’apparition du nyckelharpa mais la plus ancienne représentation est une sculpture en bas-relief datée de 1350 où l’on voit deux musiciens sur une des portes de l’église de Källunge sur l’île de Gotland, dans la Baltique. En 2016 a été présenté lors d’une rencontre d’archéologie à Växjö, en Suède, un vestige de clé de bois trouvée au nord-ouest de Stockholm, à Sigtuna. Datée possiblement du XIIIème siècle et pouvant provenir d’un ancien nyckelharpa, les recherches ne sont cependant pour le moment pas assez approfondies pour pouvoir attester de la présence du nyckelharpa en Suède dès cette époque.

De sa version diatonique (moraharpa, vefsenharpa, essenharpa) avec une seule corde mélodique et un ou deux bourdons, jusqu’à l’arrivée des cordes sympathiques originaires des Indes et du Moyen-Orient au XVIème siècle, l’histoire et l’évolution du nyckelharpa sont passionnantes. Plusieurs ouvrages sont disponibles sur le sujet (Framlades then stora Nycklegijga de Per-Ulf Allmo, en suédois uniquement, Nyckelharpan – ett unikt svenskt kulturarv d’ Esbjörn Hogmark, en suédois uniquement).

Les nyckelharpas 3 rangées, chromatiques, avec trois cordes mélodiques et un bourdon résiduel de l’époque médiévale datent du XXème siècle et sont généralement accordés en D-G-D-A. Ils possèdent des cordes sympathiques, en général au nombre de 12 , qui ne sont ni frottées par l’archet, ni actionnées par les touches. Elles entrent en résonance dès qu’une note est jouée et apportent une réverbe naturelle à l’instrument. Ces instruments, plus modernes, sont le fruit du travail d’Auguste Bohlin (1877- 1949), Eric Sahlström (1912 – 1986) et Hasse Gille (1931 – 2012). Tous trois musiciens et luthiers suédois ayant contribué à populariser le nyckelharpa. Il existe à Tobo, dans la région du Uppland, en Suède, l’Institut Eric Sahlström, réputé pour son enseignement du nyckelharpa et de sa fabrication.

Aujourd’hui le modèle 4 rangées vient offrir le plaisir des mélodies plus graves et est souvent accordé en C-G-D-A, sans compter les évolutions perpétuelles et les créations nouvelles par les luthiers et musiciens toujours en recherche.

Marguerite possède deux modèles différents: Un alto 4 rangées clavier Billy (plus de touches au niveau des claviers des cordes C- G- D) et un modèle alto 4 rangées, microtonal, issue de l’adaptation d’un 3 rangées. Elle propose des cours individuels d’apprentissage de l’instrument pour niveau débutant/ faux-débutant.

Visiter le site internet de Jean-Claude Condi.

Photo © Marguerite Lersteau